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Kie la petite peste

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Les petites joies qui illuminent notre quotidien

Toujours avec autant de philosophie et de poésie, TAKAHATA nous décrit le quotidien difficile d'une petite fille dont les parents sont séparés, vivant avec son père qui est un joueur invétéré, et devant tenir le restaurant famillial le soir après l'école. Cette histoire pas très rose nous est pourtant racontée avec bonne humeur et un humour subtil. Le graphisme et les couleurs renforcent l'aspect positif du film.

19 janvier 2006
par Manolo


Bienvenue dans le Kansai

Les œuvres de Isao Takahata s’intéressent toujours de façon plus ou moins directe à la société japonaise, il en va de même pour cette PETITE PESTE qui se situe plus spécialement à Osaka. Plus qu’un simple Anime, cette réalisation de 1981 est avant tout un film sur le quotidien d’une petite fille des quartiers populaires de ce grand port du Kansai et ses démêlés avec un entourage pas facile à gérer. L’animation et le graphisme choisis sont sans fioriture, allant à l’essentiel pour servir avant tout à la lisibilité du propos, mais cela n’empêche pas un travail soigné et très agréable à l’œil. Les graphistes évitent alors toute « joliesse »,présentant une CHIE mignonne mais plus à l’état brut qu’une KIKI LA PETITE SORCIERE d’un Miyazaki quelques années plus tard,les deux héroïnes ayant malgré tout des points communs .En effet,la jeune CHIE doit se débrouiller avec un père paresseux et une mère absente,une scolarité chaotique et un petit restaurant de brochettes qu’elle assume quasiment à elle toute seule,et cet aspect de sa vie rappelle celle de KIKI qui devra se faire une place malgré des circonstances peu favorables au départ. Le message des futurs studios GHIBLI est déjà là, avec cet apprentissage de la vie par une jeune fille méritante. Traité par le biais de la chronique souriante, l’humour n’y est jamais une finalité, mais plutôt un moyen de raconter une histoire ou plusieurs situations s’entrecroisent. Les personnages sont très bien campés et rapidement sympathiques, de la grand-mère forte femme à l’impressionnant vieil instituteur, en passant par le chat roi de la baston ou les Yakuzas locaux, sans oublier bien sûr le paresseux et immature Tetsuo, étrange géniteur et « protégé » de la petite CHIE. Cette observation de la vie et des occupations de petites gens a des forts accents de réalisme, et la bienveillance des auteurs pour cet univers n’exclue pas un arrière-plan plus sombre :la séparation d’un couple mal assorti depuis le départ avec ce grand enfant de Tetsuo et une femme plutôt effacée,et leur délicate remise en ménage,face à leur fille qui s’arrange du mieux qu’elle peut avec ce « monde d’adultes ».De même,on est loin du politiquement correct :la petite prend sa première (grosse) dose de Saké,on assiste à une façon très spéciale d’accommoder une friture locale avec de la morve,et le chat arrache un testicule à son rival qui ne s’en remettra pas,amenant une intrigue animalière parallèle délicieusement farfelue ! On le voit, le film a beau daté déjà de 1981, on n’est pas vraiment chez l’Oncle Walt ! C’est bien sûr aux futurs YAMADA du même Takahata que l’on pense plutôt, en dehors du seul choix graphique, différent. CHIE est vraiment un film attachant, à l’image de ses protagonistes, et tout le talent du cinéaste est de nous faire pénétrer dans cette partie du Japon si spécifique et peu connue pour un occidental, et de nous donner l’impression d’y être comme chez nous par un fort processus d’identification qui prouve décidemment l’universalité des thèmes et de la manière de les traiter de cet exceptionnel créateur.

26 février 2005
par Kokoro


La création d’un nouveau genre, le manga comico-réaliste à dimension sociale

L’histoire, en quelques mots

Situé, dans la filmographie du réalisateur, entre Goshu le violoncelliste et le fameux Tombeau des lucioles, cet animé de 1981 raconte l’histoire d’une famille japonaise dans un Osaka contemporain (il se rapproche en cela de Mes voisins les Yamada, sans toutefois traiter les mêmes problématiques). Kié est une petite fille espiègle et débrouillarde, vivant seule avec son père (sa mère ayant quitté le domicile conjugal en raison de l’irresponsabilité de ce dernier). Son entrain et son bon sens lui valent d’être appréciée de tous, sauf de ses camarades de classes qui en font leur souffre-douleur en raison de ses mauvais résultats scolaires. Toujours dynamique, elle n’en est pas moins profondément affectée par la séparation de ses parents – le cœur de ses problèmes – et œuvre en secret pour leur réconciliation. L’héroïne réussira-t-elle à gérer ces questions d’adultes, et à s’occuper du restaurant familial, sans sacrifier sa vie propre ?

Des personnages rocambolesques

Le film se découpe en plusieurs scènes de vie quotidienne, faisant apparaître de nombreux personnages – du yakusa repenti à l’instituteur tyrannique – d’importance inégale mais tous truculents. Parmi ceux-ci, le père a une place prépondérante. Brute épaisse, feignant et joueur invétéré, il est le « mauvais exemple » parfait pour la petite Kié qui, par réaction, se montre responsable et intelligente. Ce personnage du père est, dans le film, à la fois source de comique (sa balourdise est touchante) et de tragique (c’est son égoïsme incroyable qui provoque l’échec de son couple, et les difficultés scolaires de Kié). A la longue, le spectateur se lasse cependant de ses maladresses et de son absence de jugeote : le personnage apparaît irrécupérable, et voué à être source de malheur et d’inquiétude pour ses proches.

Autres personnages principaux : les chats, et notamment celui de Kié. Dans le film de Takahata, ces chats parlent et marchent comme des humains, et peuvent devenir de véritables machines à tuer. On ne peut ici que signaler l’obsession du réalisateur à montrer les testicules de ces bêtes adorables mais dangereuses : plus que des gags à répétition, lesdites choses viennent même, à un moment donné, au cœur de l’intrigue. Ce qui est drôle de prime abord apparaît ensuite lourd et lassant ; du moins cela participe-t-il au caractère atypique – voire surréaliste – de cet animé.

Un graphisme au service de l’histoire

De prime abord, le graphisme de Kié semble suranné et sans grand intérêt. Mais un tel jugement serait par trop hâtif et injuste, pour plusieurs raisons. Il est certes incontestable que l’animation ne disposait pas en 1981 des moyens actuels. Cela n’empêche au réalisateur de faire preuve d’une certaine originalité (en incluant notamment une scène du film Le fils de Godzilla, destinée à servir d’illustration métaphorique des rapports parents/enfants).

De plus, il ne faut oublier que Kié la petite peste est avant tout l’adaptation d’un manga papier d’Etsuji Haruki. Le réalisateur et les responsables de l’animation se devaient donc de respecter l’œuvre première. Comme nous l’explique Isao Takahata, « dans le cas de Kié, la petite Peste, le traitement narratif et graphique de monsieur Etsuji Haruki est tellement étonnant que la fidélité demeurait l’approche la plus sensée ».

Enfin, on ne peut douter que la sobriété du graphisme participe à l’ambiance générale du film. Les longs métrages d’Isao Takahata font rarement preuve d’exubérance sur ce point. Même si ce dernier ne se charge que de la mise en scène et non de l’animation à proprement parler, cette caractéristique est en quelque sorte sa « marque de fabrique ». Il est en effet l’un des chefs de file du courant « réaliste » de la japanimation. Ce réalisme se manifeste tant dans le scénario – Takahata traite essentiellement de la vie quotidienne des gens, plus que d’histoires fantastiques – que dans le style du dessin. La simplicité du graphisme semble donc non pas subie, mais voulue, car en adéquation avec l’histoire.

Une ambiance unique

Mais en définitive, Kié la petite peste se démarque surtout par sa tonalité générale. Le scénario reste un modèle du genre, pour plusieurs raisons : comme cela a déjà été signalé, le comique côtoie le tragique sans qu’il soit toujours possible de les dissocier. La question des familles monoparentales est traitée de manière originale et sensible. Le personnage de Kié ne ressemble en rien aux héroïnes de Miyazaki, parce qu’elle apparaît à de nombreux égards plus responsable que les adultes qui l’environnent : cette histoire n’est donc pas à proprement parler un récit initiatique (si ce n’est, peut-être, par rapport au père, qui aurait bien besoin d’évoluer et de grandir un peu…). Le thème de l’enfance est traité d’une manière qui se rapproche davantage du Tombeau des lucioles (sur un ton bien plus léger cependant) : la petite Kié, abandonnée à elle-même par ses parents, doit en effet apprendre à se débrouiller toute seule, quitte à devenir adulte précocement et donc à être marginalisée par rapport aux jeunes de son âge.

L’atypisme de Kié en faisait, en 1981, un pari osé. A une époque où les mangas sportifs étaient à la mode, ce long-métrage faisait un peu  figure d’extra-terrestre, par la gravité des thèmes abordées et par la volonté de lier inextricablement comédie et tragédie. Mais c’est précisément ce particularisme qui donne au film tout son attrait, comme nous l’indique Yasuo Ôtsuka, directeur de l’animation : « personnellement, ce qui m’a séduit dans Kié, c’est qu’il s’agissait réellement d’un film à contre-courant. (…) Kié, la petite Peste ne rentre dans aucun cadre. C’est un film qui raconte plusieurs histoires d’une clarté exemplaire, mais qui parvient pourtant à échapper à la catégorisation ».

Ce qui n’est plus tout à fait vrai car, en voulant se détacher des catégories existantes, l’équipe participa ici à créer un nouveau genre, le manga comico-réaliste à dimension sociale, qui ne cessera de se développer au cours des années suivantes…

La petite histoire : Kié et Osaka

Une autre spécificité du film doit enfin être mentionnée : Kié, la petite peste se veut être une présentation quasi-sociologique de la ville d’Osaka, de la mentalité de ses habitants. Bien que la description de la ville soit moins détaillée dans le film que dans le manga d’origine, le réalisateur souhaitait conserver cet aspect de l’œuvre de Haruki : ainsi, pour pousser le réalisme, Isao Takahata a spécialement engagé des doubleurs provenant de cette ville. Néanmoins, ces considérations ne peuvent que nous échapper, pour des raisons culturelles et parce que le doublage français ne peut retranscrire ces nuances.

Les résultats du box-office japonais sont en tous cas évocateurs quant à l’importance de cette dimension du film : le succès fût en effet tout à fait mitigé à Tokyo, où règne une certaine aversion à l’égard de la langue et de la culture d’Osaka. Au contraire, Kié a bénéficié d’un très bon accueil dans la région d’Osaka, ce qui tend à démontrer que la peinture sociale de la ville a été effectuée avec fidélité. En tout état de cause, le succès global de Kié permit largement de le rentabiliser, et d’inciter les studios à produire une série de 64 épisodes autour du personnage, dont certains furent réalisés par Isao Takahata lui-même.



28 juillet 2011
par Alex Z


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